L’origine du projet
Lorsque nous nous sommes rendus à Logdin en avril 2018, nous sommes arrivés à l’heure du repas et nous avons constaté que les élèves mangeaient assis à même le sol ou dans les salles de classe.
Les conditions de préparation du repas sont également très précaires. Les dames qui en sont chargées font le feu par terre à l’arrière du muret à demi-écroulé du logement d’une institutrice. Ce sont les mamans des écoliers qui occupent ce rôle bénévolement. Il nous a donc semblé évident qu’il fallait donner la priorité à la construction d’un bâtiment permettant le stockage des denrées alimentaires, la préparation des repas et l’accueil des élèves .
Situation alimentaire de LOGDIN
Le Burkina Faso reste un pays essentiellement rural. 86% de la population active vit de l’agriculture, pourtant l’autosuffisance alimentaire n’est pas atteinte dans de nombreuses régions car les récoltes sont insuffisantes en raison des irrégularités pluviométriques, voire des périodes de sécheresse extrême, et de l’érosion des sols.
En milieu rural, la vie des familles est entièrement tournée vers la nécessité de satisfaire les besoins alimentaires. La plupart des parents peinent à donner un repas aux enfants lorsqu’ils partent le matin pour l’école. En l’absence de cantine scolaire, les enfants passent la journée sans manger avec les conséquences que l’on peut imaginer sur leurs organismes et leur capacité à se concentrer en classe.
D’après le rapport du ministère de l’Education du Burkina, « Les cantines scolaires se révèlent aujourd’hui être l’un des principaux éléments favorisant l’accès et le maintien des enfants à l’école. Mr Swadogo, le directeur de l’école de Logdin est formel, le nombre d’enfants scolarisés diminue lorsqu'ils ne peuvent bénéficier d’un repas le midi. Par ailleurs les instituteurs témoignent de la difficulté que les enfants ont à se concentrer durant les heures de l’après-midi.
La réflexion du directeur est la suivante : En Octobre, Novembre et Décembre, il considère que les récoltes ayant eu lieu, les parents peuvent fournir un repas le midi à leurs enfants. L’Etat du Burkina fait une donation de nourriture aux écoles couvrant les mois de Janvier, Février et une partie du mois de Mars. Puis vient la période dite de « soudure » jusqu’au mois de Juillet, où les enfants ne mangent plus le midi.
En 2018, l’association a pu envoyer les fonds nécessaires pour couvrir la période de soudure
Le projet
Grâce à nos échanges avec l’équipe enseignante, nous avons pu nous faire une idée plus précise des besoins de l’école et des critères que le futur bâtiment devra remplir. L’emplacement de celui-ci a été déterminé par les enseignants et qui permettra de structurer le site de l’école en le refermant sur le côté libre actuellement.
Le magasin sera une pièce fermée et indépendante. Les denrées alimentaires (sacs de riz, pâtes, huile…) y seront stockées, il faut donc qu’elles soient protégées de la pluie et des animaux. Il devra aussi être équipé d’une étagère ou d’une table en fer pour ne pas déposer les aliments au sol. A l’heure actuelle, c’est le local prévu pour le bureau du directeur qui fait office de magasin.
La cuisine nécessite un aménagement spécifique. Elle doit être suffisamment grande pour pouvoir y stocker toute la vaisselle, dont il faudra équiper l’école (assiette, gobelets, marmites, bassines…). Elle doit également posséder une partie ouverte ou semi-fermée par des claustras. La cuisine se faisant au feu de bois, il faut que la fumée s’évacue le plus facilement possible. L’objectif est également de doter la cuisine de foyers améliorés.
Un foyer amélioré est un fourneau construit avec des matériaux locaux tout comme le foyer traditionnel mais il permet de réduire les dégagements de fumées, il est plus performant et consomme moins de bois permettant ainsi de lutter contre la désertification des zones rurales au Burkina. Il en existe également en métal. Nous verrons avec l’équipe enseignante et les cuisinières de l’école quelle solution leur semble la mieux adaptée, quitte à opter pour une solution mixte.
Plusieurs associations locales organisent des formations pour apprendre aux villageoises à réaliser des fours améliorés en matériaux locaux. Elles sensibilisent également les femmes au problème de la déforestation. Nous souhaitons faire intervenir ce type d’association au moment de la construction de la cuisine.
Le réfectoire constitue la troisième partie de la cantine. Ce doit être une vaste salle très aérée et pouvant accueillir une soixantaine d’enfants au minimum. Plusieurs services sont tout-à-fait envisageables. Il faudra l’équiper de tables et de bancs en bois ou fer.
Les distributeurs d’eau seront installés à l’entrée du réfectoire pour que les enfants qui mangent tous avec les mains puissent se les laver avant et après le repas. Ces structures simples et ingénieuses sont de plus en plus courantes au Burkina.